L’ONU réclame des politiques favorables à l’allaitement dans le monde

Communiqué de presse de l’ONU du 1er aout 2019

À l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement, organisée du 1er au 7 aout de chaque année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF et leurs partenaires ont plaidé en faveur de politiques favorables à la famille afin de permettre l’allaitement maternel et d’aider les parents à prendre soin de leurs enfants et à créer des liens avec eux dès le plus jeune âge.

Selon l’OMS, l’allaitement maternel contribue à améliorer la santé des mères et des enfants. L’augmentation de l’allaitement maternel à un taux quasi universel permettrait de sauver plus de 800 000 vies chaque année, dont la majorité serait des enfants âgés de moins de 6 mois.

« L’allaitement maternel protège les jeunes enfants d’infections courantes et a aussi un impact sur leur développement cognitif. Le taux de mortalité est réduit de façon significative dans les pays où les enfants sont allaités au sein dès le départ, mais aussi lorsque l’allaitement exclusif est augmenté », explique France Bégin, Conseillère principale pour l’alimentation du jeune enfant au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

L’allaitement maternel diminue aussi le risque pour les mères de développer le cancer du sein, le cancer des ovaires, le diabète de type 2 et une cardiopathie. On estime qu’une augmentation de l’allaitement maternel permettrait chaque année d’éviter 20 000 décès maternels dus au cancer du sein.

Pourtant, les politiques en faveur de l’allaitement maternel — telles que les congés parentaux payés et les pauses d’allaitement — ne sont pas encore disponibles pour la plupart des mères dans le monde.

France Bégin plaide pour des politiques permettant aux parents d’avoir des congés de maternité adéquats et des politiques au niveau des hôpitaux encourageant l’allaitement. « Ce sont des politiques qui vont permettre d’augmenter l’allaitement maternel », explique-t-elle.

Seulement 4 bébés sur 10 sont nourris exclusivement au sein. « Nous devons investir beaucoup plus dans les congés parentaux payés et le soutien à l’allaitement sur tous les lieux de travail pour augmenter les taux d’allaitement dans le monde », souligne la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore.

Congés parentaux rémunérés

Trop peu de pays accordent des congés parentaux rémunérés : les normes sur la protection de la maternité de l’Organisation internationale du Travail (OIT) prévoient au moins 14 semaines de congé de maternité rémunéré. Pourtant, seuls 12 % des pays du monde offrent un congé de maternité payé et adéquat.

L’UNICEF recommande au moins six mois de congés payés pour tous les parents combinés, dont 18 semaines de congés payés devraient être réservées aux mères. Les gouvernements et les entreprises devraient s’efforcer d’obtenir au moins 9 mois de congés payés combinés.

La disponibilité d’un congé de maternité plus long augmente les chances d’allaitement : une étude récente a montré que les femmes ayant six mois de congé de maternité ou plus avaient au moins 30 % de chances supplémentaires de maintenir l’allaitement pendant au moins les six premiers mois.

Les femmes qui travaillent ne reçoivent pas assez d’aide pour continuer à allaiter : dans le monde, seuls 40 % des femmes avec des nouveau-nés bénéficient des avantages de maternité les plus élémentaires sur leur lieu de travail. Cette disparité s’accentue entre les pays d’Afrique, où seulement 15 % des femmes avec des nouveau-nés bénéficient d’un quelconque avantage pour soutenir la poursuite de l’allaitement.

Les agences onusiennes recommandent des pauses d’allaitement régulières pendant les heures de travail pour permettre l’allaitement ou l’expression du lait maternel, ainsi qu’un environnement favorable à l’allaitement comprenant des installations adéquates permettant aux mères de poursuivre l’allaitement exclusif pendant six mois, suivies d’un allaitement complémentaire adapté à leur âge.

Pas assez de bébés nourris au sein pendant la première heure

En 2018, moins de la moitié des bébés dans le monde, soit 43 %, étaient allaités au sein au cours de la première heure de leur vie. Le lait maternel est plus que de la nourriture pour bébé, c’est aussi un médicament puissant pour la prévention des maladies, adapté aux besoins de chaque enfant.

« Et on sait qu’en mettant l’enfant au sein dans la première heure, physiologiquement il y a le lait maternel qu’on appelle le colostrum qui est une source incroyable d’anticorps et d’autres sources de nutriments, qui peut améliorer la santé de l’enfant et augmenter ses défenses immunitaires », explique France Begin. « Si on met l’enfant au sein dans la première heure, il y a de meilleures chances que l’allaitement se poursuive parce que si on commence sur un bon pied c’est beaucoup plus facile de continuer par la suite ».

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