Alimentation des nourrissons et gain de poids : différentiation entre l’allaitement au sein, l’administration de lait maternel au biberon et l’administration de préparations commerciales pour nourrissons

Résumé d’un article de Azad B. et al., publié dans Pediatrics en octobre 2018

Contexte

L’allaitement est associé avec une certaine variabilité à une réduction du risque d’obésité. Dans les études, les chercheurs ne font habituellement pas la distinction entre l’allaitement au sein et l’alimentation au biberon avec du lait maternel, ni entre la supplémentation par des préparations commerciales pour nourrissons (PCN) et d’autres aliments, et peu tiennent compte de l’alimentation à l’hôpital.

Résumé

Objectifs

Les études liant l’allaitement et l’obésité prennent rarement en considération la méthode d’administration du lait maternel, le type de suppléments donnés, ou l’alimentation à l’hôpital. Nous avons étudié ces pratiques à travers la cohorte de naissances de l’Étude longitudinale canadienne sur le développement des enfants en santé (CHILD).

Méthodes

Le mode d’alimentation a été indiqué par les mères et a été documenté dans les dossiers d’hospitalisation. Le poids et l’indice de masse corporelle (IMC) ont été mesurés à 12 mois. Les analyses ont tenu compte de l’IMC de la mère et des autres facteurs confusionnels.

Résultats

Parmi les 2 553 dyades mères-enfants, 97 % ont commencé l’allaitement et la durée moyenne de l’allaitement était de 11,0 mois. La majorité des nourrissons (74 %) ont consommé des aliments solides avant 6 mois. Parmi les nourrissons « exclusivement allaités », 55 % ont bu du lait maternel exprimé et 27 % ont été ponctuellement supplémentés avec des PCN à l’hôpital. Comparés à l’allaitement exclusif au sein jusqu’à 3 mois, tous les autres modes d’alimentation ont été associés à des IMC plus élevées : β ajusté : +.12 (95 % CI : .01 à .23) pour le lait exprimé, +.28 (95 % CI : .16 à .39) pour l’allaitement mixte, et +.45 (95 % CI : .30 à .59) pour le non-allaitement. La supplémentation ponctuelle à l’hôpital avec des PCN n’affecte pas ces corrélations lorsque l’allaitement a été établi et soutenu pendant au moins 3 mois. L’administration de suppléments de PCN durant 6 mois a été associée à un IMC plus élevé (β ajusté : +.25 ; 95 % CI : .13 à .38), contrairement à la supplémentation par des aliments solides. Les résultats sont similaires pour le gain de poids.

Conclusions

L’allaitement est réciproquement lié au gain de poids et à l’IMC. Ces relations sont dose-dépendantes, en partie diminuées lorsque le lait maternel est administré au biberon et fortement amoindries par les suppléments de PCN après la période périnatale.

Azad MB, Vehling L, Chan D, et al. Infant Feeding and Weight Gain: Separating Breast Milk From Breastfeeding and Formula From Food. Pediatrics. 2018;142(4):e20181092

Accéder à l’article

Traduction libre

 

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